mardi 24 mars 2015

Le peintre Marwan Moujaes à propos de l'oiseau de sa toile: "Moi, je le vois chanter!"

La toile illustrant le recueil du poète Adham Al-Dimashki, Né ni mâle ni femelle


Dans cette toile, l'observateur remarque d'abord un chaos: des éléments sans grand rapport les uns avec les autres (de la cendre, du blé, des pièces de fer, des mots, des chiffres...). Et, au milieu de tout ce désordre, une tâche sanglante: l'oiseau qui paraît transpercé par les pièces de bois de part et d'autre. C'est de toute évidence une toile violente. D'ailleurs, il ne reste que la moitié de l'animal. Les pièces de bois prennent la forme d'un chevalet qui porte l'oiseau. Dans cette toile, tout se passe comme si l'oiseau était une toile ou par transposition le peintre lui-même déchiré par le chaos. Quand nous l'avons interrogé, le peintre a ajouté: "Ces pièces peuvent tout aussi former une chaise. Mais j'ai surtout voulu représenter sa majesté la charogne, la poésie dans la perte.", faisant ainsi référence au célèbre poème de Baudelaire poétisant sur la beauté de la laideur, ce qui explique la présence simultanée de la cendre et du blé dans la toile. Le grand dilemne entre les observateurs est de savoir si l'oiseau de la toile est mort ou uniquement blessé. Certains tiennent à trouver un oiseau agonisant tandis que d'autres insistent pour dire qu'il est mort. "J'ai le même problème que vous, dit Marwan Moujaes, je ne sais pas. Moi je le vois chanter." Le chant du cygne au moment de sa mort.


Croquis de l'oiseau



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