mercredi 8 avril 2015

Des dessins de Marwan Moujaes: un trajet et une sexualité avortés


Au début, la chroniqueuse a cru qu'il s'agissait dans ce dessin d'une feuille d'automne, plus précisément d'une "feuille de laurier", semblable à celles qui jalonnent toute l'oeuvre picturale de Marwan Moujaes. Mais ensuite, quand elle a bien regardé le dessin, elle a saisi qu'il s'agit d'une vulve remplie de terre et entourée d'une fourchette et d'une cuillère. Est-ce la femme qui est un objet sexuel consommé par l'homme voulant se nourrir et se rassasier? Est-ce la femme-mère elle-même qui forme la nourriture de son enfant? Marwan Moujaes répond: "Je n'ai pas représenté la femme comme objet sexuel car je trouve que même l'homme est un objet sexuel pour la femme. J'ai juste représenté un acte de consommation manqué. Dans ce dessin, il n'y a ni mère, ni femme, ni même objet sexuel. C'est un regard ironique sur la poésie d'Adham Al-Dimashki qui est une simple masturbation intellectuelle. Dans sa poésie il parle du mal, le visite et le revisite, il parle du désir et tourne autour sans plonger dedans. Donc dans cette image je tourne autour du désir sans le consommer". Suite à notre critique: "C'est une image ambivalente, car la femme est en même temps mère, la terre est là pour référer à la terre-mère à laquelle l'homme retourne", Marwan Moujaes réplique: "Chez Adham Al-Dimashki, oui! Mais pas chez moi!"





Le dessin dans le recueil d'Adham Al-Dimashki, Né ni mâle, ni femelle



Face à la chroniqueuse qui spéculait que ce dessin représente l'art qui permet de gravir les difficultés, que l'échelle est lancée du bas vers le haut et qu'elle est formée de flutes, le peintre Marwan Moujaes rétorque: "Non, ce dessin n'a pas pour sujet l'art. J'ai juste dessiné un chemin qui ne mène nulle part".

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