vendredi 23 janvier 2015

Article et extrait: Kamel Daoud menacé en Algérie à cause de Meursault, contre-enquête

Savez-vous que l'écrivain algérien Kamel Daoud est menacé de mort en son pays? Que des professeurs et des enseignants de langue arabe protestent contre ses écrits et ses déclarations? Que le cheikh Abdelfatah Hamadache, chef du parti non agréé du Front de la Sahwa islamique salafiste libre, appelle le gouvernement algérien à le mettre à mort?

Voici les liens des vidéos où les adversaires de Kamel Daoud expliquent leur position (c'est dommage pour nos lecteurs non arabophones car les interlocuteurs parlent en arabe). Voici aussi en bas de page des citations de "Meursault contre-enquête" ayant pu générer ce conflit. Et vous qu'en pensez-vous?

La vidéo où Hamadache expose son avis: http://youtu.be/mMRetIfHVwU

Les opinions des professeurs et enseignants de langue arabe: http://youtu.be/LkPmzQ1arC8

Des citations qui m'ont laissée perplexe lors de la lecture de "Meursault contre-enquête":

« Un jour, l’imam a essayé de me parler de Dieu en me disant que j’étais vieux et que je devais au moins prier comme les autres, mais je me suis avancé vers lui et j’ai tenté de lui expliquer qu’il me restait si peu de temps que je ne voulais pas le perdre avec Dieu.» (p. 150)

« Je suis parfois tenté [de] (…) grimper [au « minaret hideux qui provoque l’envie de blasphème absolu en moi »], là où s’accrochent les haut-parleurs, de m’y enfermer à double tour, et d’y vociférer ma plus grande collection d’invectives et de sacrilèges. En listant tous les détails de mon impiété. Crier que je ne prie pas, que je ne fais pas mes ablutions, que je ne jeûne pas, que je n’irai jamais en pèlerinage et que je bois du vin – et tant qu’à faire, l’air qui le rend meilleur. Hurler que je suis libre et que Dieu est une question, pas une réponse et que je veux le rencontrer seul comme à ma naissance ou à ma mort. (...) Moi, c'est toute une meute de bigots qui est à mes trousses, qui essaie de me convaincre que les pierres de ce pays ne suent pas que la douleur et que Dieu veille. Je leur crierais qu'il y a des années que je regarde ces murailles inachevées. Qu'il n'y a rien ni personne que je connaisse mieux au monde. (...) Tu imagines la scène? Moi, beuglant dans le micro, pendant qu'ils essaient de fracasser la porte du minaret pour me faire taire. Ils tenteraient de me faire entendre raison, me diraient, affolés, qu'il y a une autre vie après la mort. Et alors, je leur répondrais: "Une vie où je pourrai me souvenir de celle-ci!"  Et là, je mourrais, lapidé peut-être, mais le micro à la main.» (pp. 149-150)

« Peut-être, il y a bien longtemps, ai-je pu entrevoir quelque chose de l’ordre du divin. (…) [« Ce visage»] était celui de Meriem. » (p. 150)

Et vous qu'en pensez-vous?

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