Critique littéraire: "Constellation" d'Adrien Bosc... Une surprise (deuxième partie)
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Il faut avouer que pour quelqu’un qui écrit un
roman sur l’aviation, l’utilisation des mots techniques se révèle
indispensable. Pour le lecteur, elle peut ne pas être rebutante si l’auteur
n’utilise pas les mots avec pédanterie et ostentation. C’est le cas avec Constellation
où l’utilisation des mots techniques se fait avec parcimonie et n’entrave
pas la compréhension du lecteur qui répugne à rechercher chaque mot dans le
dictionnaire. Adrien Bosc a-t-il réellement peint -en 193 pages- le
drame aérien des Açores, en en détaillant chaque instant, chaque minute? Surprise:
non. L’écrivain alterne dans son œuvre entre la description de la catastrophe
et le récit de la vie des victimes. À coups d’analepses, l’auteur commémore l’existence
des 37 passagers du Constellation, consacrant presque un chapitre à chacun d’eux,
suivant le plan « chapitre sur la catastrophe / chapitre sur le personnage ».
Nous ne manquerons pas ici de saluer l’effort déployé par le romancier Adrien
Bosc, ce jeune auteur né en 1986 - oui, il n’a encore que 28 ans -
lors de l’écriture de son premier roman. La narration témoigne d’elle-même de
l’énorme travail de recherche qu’a nécessité l’œuvre. Une fois, Bosc cite les
noms de tous les passagers du Constellation avant de consacrer un chapitre à
chaque victime : « John et Hanna Abbott, Mustapha Abdouni, Eghline
Askhan, Joseph Aharony, Jean-Pierre Aduritz, Jean-Louis Arambel, Françoise et
Jenny Brandière, Bernard Boutet de Monvel, Guillaume Chaurront, Thérèse
Etchepare, Edouard Gehring… » (p. 14). Une autre fois, Bosc se pose en
personnage et retrace sa quête d’informations : « [Je] lui écrivis ce
message : (…) Dear Doctor Lowenstein, My name is Adrien Bosc,
I am working on the plane crash F-BAZN Constellation. I’m not sure you’re the
son of Ernest Lowenstein, if so may I ask you a few questions? » (p. 113).
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